13 janvier 2022
——
Depuis plusieurs années on nous parle très régulièrement des conséquences néfastes de notre mode de vie sur l’environnement et des inévitables catastrophes que cela va engendrer d’ici la fin du siècle. Très régulièrement des grands messes sont organisées où les intentions les plus louables sont exprimées tandis que sur le fond pas grand chose ne change. Ce ne sont pas les voitures électriques qui vont nous sauver du désastre pour ne parler que d’elles.

Il y a une autre menace qui pourrait faire passer au second rang les problèmes climatiques, l’évolution de la population mondiale.

Pourquoi personne n’en parle ? Mystère. Ou pas mystère. En parler est prendre le risque de se faire accuser de racisme, de vouloir faire porter le poids des catastrophes annoncées sur d’autres personnes, en particulier sur les Africains.

Ce n’est pas du tout mon propos. La situation explosive est due aux politiques menées envers l’Afrique depuis des siècles. Déportation des populations, pillage des ressources. Une fois les indépendances concédées, corruption des dirigeants pour préserver nos intérêts.

Personne aujourd’hui n’a les moyens, ni la capacité de changer tout cela. La machine est lancée. 

Les chiffres qui suivent proviennent de l’Institut National des Etudes démographiques et des Nations-Unies.

Les problèmes environnementaux posés par l’augmentation de la population mondiale vont être énormes. Aujourd’hui, l’Europe élargie, les U.S.A et le Canada représentent 14% de la population mondiale, en 2050, environ 11,6%, en 2100, autour de 10,3%.

Cette Europe élargie, les U.S.A et le Canada représentent les pays les plus riches, les plus consommateurs, les plus pollueurs.

Aujourd’hui ces 14% disent aux 86% : “Ne faîtes pas comme nous, ne consommez pas comme nous, n’essayez surtout pas d’accèder à notre niveau de vie, la planète ne pourra pas le supporter.”

Dans le même temps ces mêmes 14% ne changeant quasiment rien à leur mode de vie hyper-polluant.

Ce n’est pas sérieux.

Pour ce qui concerne le climat, des mathématiciens doivent élaborer des scénarios incluant un nombre important d’inconnues ou de variables ce qui permet aux climato-sceptiques de contester leurs prévisions et de continuer à privilégier leurs intérêts à court terme.

En matière de démographie il n’y a pas d’interprétations divergentes quant à l’évolution de la situation.

Que ce soit  les Nations Unies ou les instituts démographiques nationaux les prédictions d’évolution de la population sont basées sur une information principale, l’indice de fécondité : le nombre d’enfants qu’une femme met au monde en moyenne.

Pour ce qui est des décennies passées et d’aujourd’hui aucun doute. le nombre de femmes est connu dans chaque pays ainsi que le nombre de naissances.

Si on prend l’échéance 2050, la plupart des personnes qui seront en vie cette année-là sont déjà nées. Les mères de celles qui vont naître d’ici là sont déjà nées pour la majorité. Les dernières jeunes femmes en capacité de donner naissance à un enfant en 2050 vont naître autour de 2030.

La marge d’erreur sur les prédictions d’évolution de la population en 2050 est par conséquent très faible.

Quelques chiffres :

—-

En 1950, en Afrique, chaque femme donnait naissance en moyenne à 6,56 enfants. 190 sur 1000 n’atteignaient pas l’âge de un an.

En Europe (de l’Atlantique à l’Oural), la moyenne était de 2,64 enfants par femme. 82 sur 1000 n’atteignaient pas l’âge de un an.

En France, 2,85 enfants/femme. 50 sur 1000 n’atteignaient pas l’âge de un an.
—-

Aujourd’hui en Afrique, la moyenne est de 4,18 enfants/femme. 42 sur 1000 n’atteignent pas l’âge de un an.

En Europe, 1,61 enfant/femme, 3,5 sur 1000 n’atteignant pas l’âge de un an.

En France, 1,84 enfant/femme. 2,7 sur 1000 n’atteignent pas l’âge de un an.

—-

En 2050 en Afrique, la moyenne sera de 2,99 enfants/femme, 23 sur 1000 n’atteignant pas l’âge de un an.

En Europe, 1,72 enfant/femme, 1,7 sur 1000 n’atteignant pas l’âge de un an.

En France, 1,83 enfant/femme. 1,5 sur 1000 n’atteignant pas l’âge de un an.

Pour qu’un population se maintienne, il faut un indice de 2,1.

La population de l’Europe va diminuer à partir de cette année, d’environ 37 millions d’ici 2050.

Pendant cette même période 2022 – 2050 la population africaine va augmenter de 1 milliard 84 millions, celle de l’Asie de 573 millions.

Quand on voit les mouvements migratoires aujourd’hui, que seront-ils demain ?

Le Nigéria, premier pays d’Afrique par la population :

1950 :   38 millions d’habitants

2022 : 216 millions

2050 : 401 millions

2100 : 733 millions

L’ensemble du continent africain :

1950 :    228 millions

2022 : 1 406 millions

2050 : 2 489 millions

2100 : 4 280 millions

Les territoires n’étant pas extensibles, ni les ressources infinies, ni le partage des richesses au programme, la majorité de ces personnes naissant dans des pays pauvres, que va-t-il se passer ?

Cette expansion démographique inarrêtable est une bombe à retardement qui pourrait exploser avant la bombe climatique.