Les premières tentatives de parcourir l’océan Atlantique ont conduit à la rédaction d’un traité entre les 2 puissances occidentales de l’époque, l’Espagne et le Portugal, qui ont éprouvé le besoin de délimiter le terrain de jeux.
Ce traité dit d’Alcáçovas sera ratifié par le roi du Portugal le 8 septembre 1479 et par les Rois catholiques le 6 mars 1480.
Une de ses dispositions concerne le partage de l’Atlantique.
La Castille garde les îles Canaries et le Portugal la côte de l’Afrique de l’Ouest ainsi que Madère, les Açores et les îles du Cap Vert.
Le tout étant confirmé par le pape.

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Source Wikipedia : Le Traité d’Alcáçovas est un texte fondateur dans l’histoire du colonialisme. En effet, c’est le tout premier des documents internationaux qui formalise explicitement le fait que les Européens s’attribuent le pouvoir de diviser le reste du monde en “sphères d’influence” et d’en coloniser les territoires, considérés comme terrae nullius, sans se soucier du consentement d’éventuels peuples autochtones. Ce principe va rester généralement admis dans les idéologies et les pratiques des Européens jusqu’aux décolonisations du XXe siècle.
12 ans après la signature de ce traité, Christophe Colomb traverse l’Atlantique.
L’Espagne et le Portugal éprouvent alors le besoin de préciser les règles pour les découvertes à venir.
Elles seront définies en 1494 dans le cadre du traité de Tordesillas qui sépare l’Atlantique en deux à partir d’une ligne imaginaire située à environ 2 000 km des îles du Cap Vert.

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Sur la carte ci-dessus, nous voyons la part portugaise des mers du globe en vert clair, la part espagnole en vert foncé.
Tout ce qui est à droite de la ligne est attribué aux Portugais, tout ce qui est à gauche aux Espagnols.
Cette ligne passant sur la pointe Est du Brésil, celui-ci sera placé sous souveraineté portugaise lors de sa découverte en 1500.
Malgré leurs tentatives de ne pas autoriser la mise en esclavage des populations rencontrées, décret de Charles Quint en 1526, bulle papale en 1537, les affaires étant les affaires, les rois et papes finirent par s’incliner devant la réalité économique.
La fameuse controverse de Valladolid [1550 – 1551] censée établir les droits des Indiens eut pour principale conséquence le développement frénétique de la traite d’esclaves à partir de l’Afrique.

Tel est le débat en 1550.
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Cette idée de partage du monde entre puissants trouva son prolongement 400 ans plus tard dans les résolutions de la conférence de Berlin en 1884, à laquelle ont pris part l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l’Empire ottoman, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, la Suède-Norvège ainsi que les États-Unis.
Cette conférence avait pour but de trouver un terrain d’entente pour se partager l’Afrique.

Gartenlaube.
Sur la même idée, les Français et les Britanniques se partagèrent la domination d’une grande partie du Moyen-Orient en 1916 dans le cadre des Accords Sykes-Picot.
Près de 500 ans après le traité d’Alcaçovas, en 1944, le Comité Français de Libération Nationale sous la présidence du Général de Gaulle, organise la conférence de Brazzaville qui doit préparer l’après-guerre. Aucun Africain n’est invité.
Les conclusions de la conférence sont claires : « toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évolution hors du bloc français de l’Empire : la constitution éventuelle, même lointaine, de self-governments [auto-gestion] dans les colonies est à écarter ».
Est-ce que le monde change ?
Lorsqu’on achète aujourd’hui 5€ un t-shirt fabriqué au Bangladesh nous préoccupons nous vraiment des conditions de vie et de travail dans ce pays ?
Sommes-nous vraiment différents des générations qui nous ont précédé ?